EAU DU SALOUM: MALFAÇONS ET MAGOUILLES
Bientôt deux mois que les 70.000 habitants de la commune de Fimela (Fatick) sont privés d’eau potable
Cela fait bientôt près de deux mois que les 70.000 habitants de la commune de Fimela, dans la région de Fatick sont privés d’eau potable.
Une réunion d’urgence s’est tenue le jeudi 21 mars sur les problèmes d’approvisionnement rencontrés par les habitants des communes de Fimela à Palmarin sous l’égide du gouverneur de Fatick, du Préfet et Sous-Préfet, des maires, ainsi que toutes les parties concernées notamment les hôteliers.
Cette réunion a vu la participation de tous les acteurs impliqués dans cette crise sans précédent. Notamment le DG de l’OFOR (Office des Forages Ruraux) ainsi que plusieurs responsables de ladite structure , le DG de la SEOH (Société d’Exploitation des Ouvrages Hydrauliques) ainsi que plusieurs directeurs d’exploitation
Les participants à cette réunion sont ressortis épuisés, abattus et inquiets. En effet, le problème n’est pas lié à un assèchement des nappes phréatiques de la région, mais plus lié à un problème de transport à cause d’une grosse bourde des ingénieurs de l’OFOR qui ont sous-estimés le diamètre de la tuyauterie arrivant à FIMELA au départ des forages de Tassette en direction de Fimela, Ndangane et Palmarin, une sur-estimation du réseau avec plus de 1000 km de tuyaux, des maillages de communes non prévues au départ dans le projet comme Thiadaye, Bassoul, Djirnda, le branchement de maraichers depuis Thiès…
Des solutions provisoires payantes sont déjà opérationnelles, telles que la mise en place de camions citernes demandées par le DG de l’OFOR. En effet 7 camions (moyennant 25.000 FCFA) ravitaillent déjà ces villages et ce total sera porté à 10 camions.
Vu le coût supporté par les entreprises de la région et leur impact sur le tourisme, le gouverneur de la région de Fatick, Mr Gorgui Mbaye a demandé au DG de la SEOH (Société d’Exploitation des Ouvrages Hydrauliques), Mr Fallou NDAO de baisser ce coût qui passera de 25.000 à 15.000 FCFA par citerne à compter du lundi 25 mars, ce que le DG de la SEOH a accepté sans broncher.
A court et moyen terme, la fin des travaux de curage du calcaire dans les tuyaux depuis lundi dernier afin de permettre la reprise du réseau de distribution d’eau potable aux environs de Dioffior, la remise en service du château d’eau de YAYEM qui sera branché au réseau d’eau potable avec une augmentation de la capacité de stockage avec la construction d’une réserve additive, augmentation de 2 forages à Tassette dans la région de Thiès
De nombreux investissements ont été réalisés pour faire de cette région paradisiaque composée d’îles, de mangroves et où le tourisme constitue la seule alternative. Conséquences, la mort dans l’âme, plusieurs campements et hôtels de la région n’accueillent plus de clients en les renvoyant purement et simplement. Beaucoup de salariés sont au chômage technique et aucun ravitaillement n’est prévu pour le moment sur l’île de Mar Lodj.
Cette incompétence des ingénieurs de l’OFOR a une autre conséquence encore plus dramatique, les pompiers ne peuvent plus éteindre aussi les incendies dans la région, comme celle de l’hôtel Pélican au mois de février où les sapeurs pompiers n’avaient pas d’eau pour éteindre l’incendie.
Dakarecho/j.Louis Verdier
de mieux en mieux
Il faudrait l’équivalent d’une commission d’enquête parlementaire pour déterminer les responsabilités et punir de façon exemplaire les coupables, s’il y a eu des malversations. Comment ont été gérés les fonds pour les forages, tous ont-ils été réalisés, les tuyaux sont-ils conformes au cahier des charges, etc, etc… La première mesure à prendre au Sénégal serait une déclaration de patrimoine obligatoire pour tous les fonctionnaires et employés des services publics, gendarmerie, douanes et autres. Je n’ai guère de doute que beaucoup de ceux impliqués dans le problème de l’eau roulent dans de sompteux 4×4. Il ne fait guère de doute encore que sur un pactole de plus de dix milliards il y a dû y avoir des fuites, pour ne pas dire des malversations. Tant que ce phénomène récurrent de « prélèvement à la source » ne sera pas maîtrisé il est à craindre que nous continuerons à subir l’incompétence coupable de certains services gérés par des prévaricateurs professionnels.